Saignements utérins anormaux : causes, diagnostic et traitements
Les saignements anormaux de l’utérus constituent un motif fréquent de consultation chez les femmes de tout âge. Ces saignements peuvent être excessifs, prolongés, irréguliers, survenir en dehors des menstruations, ou apparaître après la ménopause. Ils sont souvent liés à un dysfonctionnement ovulatoire, un trouble hormonal, une hyperplasie endométriale, voire un cancer.
Les symptômes varient selon la cause, et il est essentiel de comprendre si ces saignements de l’utérus sont bénins ou s’ils nécessitent un traitement médical. Un examen clinique permet d’évaluer la situation, tandis que des tests comme l’échographie pelvienne, la biopsie endométriale, ou l’hystéroscopie permettent la recherche d’une anomalie.
Un saignement anormal peut être causé par un déséquilibre des hormones, des anomalies structurelles de l’utérus, une maladie de l’endomètre, ou des troubles plus graves nécessitant une procédure chirurgicale.
Qu’est-ce qu’un saignement utérin anormal ?
Un saignement utérin anormal (SUA) est défini par tout saignement vaginal qui ne correspond pas aux menstruations habituelles. Il peut être plus abondant, durer plus longtemps, être imprévisible, ou encore survenir après la ménopause, ce qui est toujours un signe nécessitant un examen médical approfondi.
Un SUA peut être lié à plusieurs facteurs :
- Dysfonctionnements hormonaux, causant un déséquilibre du cycle menstruel et un épaississement excessif de l’endomètre.
- Causes structurelles, comme les polypes endométriaux, ou l’adénomyose, qui perturbent le bon fonctionnement de l’utérus.
- Causes médicales sous-jacentes, comme une maladie du sang, un cancer endométrial, ou un trouble de la coagulation.
Les femmes touchées par ces saignements peuvent ressentir divers symptômes, comme des douleurs pelviennes, une hémorragie prolongée, une fatigue excessive, ou une altération de la qualité de vie.
Causes des saignements utérins anormaux
Les causes de ces saignements sont nombreuses et peuvent être classées en trois grandes catégories de “bleeding” : hormonales, structurelles et médicales.
1. Causes hormonales et ovulatoires
Les hormones jouent un rôle clé dans la régulation du cycle menstruel et le bon renouvellement de l’endomètre et la santé utérine. Un déséquilibre, lié aux contraceptifs ou non, peut entraîner un saignement anormal, souvent associé à un dysfonctionnement ovulatoire. Dans ces cas, une recherche des taux qui ne sont pas normaux est souhaitable.
- Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : Ce trouble hormonal entraîne des règles irrégulières, des cycles prolongés, et des saignements.
- Hypothyroïdie : Un taux d'œstrogènes anormalement bas ou élevé peut perturber les menstruations et provoquer un SUA.
- Périménopause : Les fluctuations des hormones rendent le cycle irrégulier et peuvent provoquer des pertes abondantes.
2. Causes structurelles du saignement utérin
Certaines anomalies structurelles peuvent entraîner des saignements:
- Fibromes utérins : Ces tumeurs bénignes se développent dans la paroi de l’utérus, rendant les règles abondantes et parfois douloureuses.
- Polypes endométriaux : Excroissances bénignes sur l’endomètre, entraînant des pertes vaginales fréquents.
- Adénomyose : L’endomètre pénètre dans la paroi de l’utérus, provoquant des saignements abondants et prolongés.
3. Maladies graves et autres facteurs de risque
Dans certains cas, un saignement anormal peut être le signe d’une maladie grave, comme un cancer utérin chez certaines patientes.
- Hyperplasie endométriale : L’épaississement de l’endomètre augmente le risque de cancer.
- Cancer du col de l’utérus : Il peut se manifester par des saignements vaginaux post-coïtaux ou des pertes vaginales anormales.
- Troubles de la coagulation : Ces maladies du sang rendent le saignement utérin plus long et plus difficile à contrôler.
- Des antécédents de ces dysfonctionnements ou l’âge
Diagnostic des saignements utérins anormaux
Un examen clinique et divers tests sont nécessaires pour établir un diagnostic précis chez les patientes atteintes de SUA.
- Échographie pelvienne : Permet de visualiser l’utérus, l’endomètre, et les fibromes utérins.
- Biopsie de l’endomètre : Détecte les anomalies endométriales et permet d’écarter un cancer utérin.
- Hystéroscopie : Examen endoscopique permettant d’examiner directement la cavité utérine.
- Bilan hormonal : Analyse du taux d'œstrogènes et des autres hormones liées à l’ovulation.
Un suivi médical est essentiel pour toute patiente ayant des antécédents de pertes sanguines anormales.
Comment traiter les SUA ?
Le traitement des saignements utérins dépend de leur cause et de leur impact sur la qualité de vie des femmes concernées. Lorsqu’un dysfonctionnement hormonal est à l’origine du trouble, les médicaments hormonaux et contraceptifs comme la pilule, le stérilet hormonal ou les progestatifs permettent de réguler le cycle menstruel et de stabiliser l’endomètre.
En cas de règles abondantes, les antifibrinolytiques, comme l’acide tranexamique, aident à limiter la perte de sang, tandis que les anti-inflammatoires réduisent les douleurs pelviennes et le volume du saignement. Lorsque les pertes sanguines sont causées par des fibromes, des polypes endométriaux ou une hyperplasie endométriale, des traitements plus ciblés sont nécessaires, allant de la destruction de l’endomètre par thermocoagulation à l’embolisation pour réduire la taille du fibrome. Dans les cas les plus graves, une hystérectomie, qui consiste à faire une ablation de l’utérus chez la patiente, peut être envisagée.
En complément des traitements médicaux, il est important comme toujours d’avoir une bonne hygiène de vie. Une alimentation riche en fer et en vitamines aide à prévenir l’anémie causée par des saignements abondants. L’activité physique modérée favorise un équilibre hormonal optimal, tandis que la gestion du stress et du sommeil permet de stabiliser les fluctuations hormonales. L’utilisation de protections adaptées, comme les culottes menstruelles, assure un meilleur confort et une protection renforcée en cas de flux important.
Certaines approches naturelles, comme la phytothérapie, sont parfois utilisées, notamment le gattilier pour réguler le taux d’œstrogènes, mais elles ne remplacent pas un traitement médical adapté chez la patiente. Un suivi régulier avec un professionnel de santé, incluant un examen clinique et des bilans sanguins, est essentiel pour surveiller l’évolution des troubles menstruels et prévenir d’éventuelles complications.
La FAQ des saignements utérins anormaux
Les saignements utérins sont-ils toujours graves ?
Non, un saignement anormal n’est pas toujours le signe d’une maladie grave. Dans de nombreux cas, il est causé par un déséquilibre hormonal ou des fibromes utérins bénins. Cependant, si les saignements sont récurrents chez la femme, très abondants, ou s’accompagnent d’une douleur pelvienne persistante, il est essentiel de consulter un professionnel de santé. Un examen clinique et des tests comme une échographie pelvienne ou une biopsie endométriale permettent d’évaluer la situation.
Existe-t-il des traitements naturels pour les saignements utérins anormaux ?
Il est possible d’atténuer certains troubles menstruels chez les patientes par des ajustements du mode de vie, sans nécessairement passer par des médicaments. Une alimentation riche en fer permet de prévenir les maux causés par des pertes sanguines abondantes. L’exercice physique, la gestion du stress, des contraceptifs et l’évitement des substances perturbant les hormones, comme le tabac et l’alcool, peuvent aider à stabiliser le cycle menstruel. Cependant, si le saignement est lié à des fibromes, une hyperplasie endométriale, ou un cancer, un traitement médical est indispensable.
Quels sont les symptômes des saignements utérins anormaux ?
Les saignements utérins anormaux (SUA) se manifestent par des règles abondantes, prolongées ou survenant en dehors des menstruations. Une hémorragie utérine, des pertes après la ménopause, ou un saignement vaginal entre les menstruations sont des signes préoccupants. D’autres maux incluent des douleurs pelviennes, une fatigue excessive, ou la présence de caillots sanguins. Ces troubles peuvent être liés à un dysfonctionnement hormonal, des fibromes, ou un cancer endométrial. Un examen clinique est nécessaire pour identifier la cause et adapter un traitement médical.
Quand faut-il consulter un médecin pour des saignements anormaux ?
Une femme doit consulter un médecin si ses règles deviennent anormalement abondantes, durent plus de 7 jours, ou surviennent après la ménopause. Un saignement vaginal entre les règles, après un rapport sexuel, ou accompagné de douleurs pelviennes doit être évalué. Une anémie avec fatigue, vertiges ou essoufflement peut indiquer un saignement prolongé. Des hémorragies fréquentes peuvent être causées par des fibromes utérins, une hyperplasie endométriale, ou un cancer du col de l’utérus. Un examen clinique et des tests comme une échographie pelvienne permettent d’établir un diagnostic précis.
Quels examens sont effectués pour diagnostiquer ces saignements ?
La prise en charge des saignements utérins chez la femme repose sur plusieurs examens. Une échographie pelvienne permet d’analyser l’utérus, l’endomètre, et de détecter d’éventuels fibromes. Une biopsie endométriale aide à identifier une hyperplasie endométriale ou un cancer utérin. L’hystéroscopie examine la cavité utérine pour repérer des anomalies structurelles comme des polypes. Un bilan hormonal évalue le taux d’œstrogènes et détecte un dysfonctionnement ovulatoire. Ces examens aident à déterminer la cause des saignements et orientent vers un traitement adapté pour les patientes.
Quelles sont les conséquences des saignements utérins non traités ?
Un saignement utérin anormal (SUA) non traité peut provoquer une anémie sévère, entraînant fatigue, essoufflement et vertiges. Si la cause est une hyperplasie endométriale, un fibrome, ou un cancer, un retard de prise en charge peut compliquer le traitement. Une hémorragie prolongée affecte aussi la qualité de vie des patientes et peut nécessiter une procédure chirurgicale comme une hystérectomie. Un examen clinique, une échographie pelvienne, et un suivi médical permettent de diagnostiquer précocement la cause et d’éviter des complications sur la santé des femmes concernées.
À partir de quel âge une femme doit-elle s’inquiéter de saignements vaginaux anormaux et envisager une prise en charge médicale ?
Chez certaines femmes, les saignements vaginaux inhabituels, appelés bleeding en anglais médical, peuvent apparaître dès les premiers troubles ovulatoires. Même à un jeune âge, ces signes ne doivent pas être négligés, surtout en présence d’antécédents familiaux ou personnels. La prise de médicaments ou de contraceptifs peut aussi modifier les cycles menstruels. Une recherche approfondie permet d’écarter un risque lié au col de l’utérus ou à l’endomètre. Dans certains cas rares, une ablation de l’utérus peut être envisagée si les symptômes persistent et altèrent la qualité de vie de la patiente.
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