Problème de thyroïde pendant la grossesse : faut-il s’inquiéter ?

Problème de thyroïde pendant la grossesse : faut-il s’inquiéter ?

Les problèmes de thyroïde, hypo ou hyperthyroïde sont à l’origine de différents symptômes qui peuvent s’avérer très handicapants sur bien des aspects. On vous explique.

Qu’est-ce que la thyroïde ?

La thyroïde est une glande située à la base du cou, de 20 grammes. Sa forme fait penser à celle d’un papillon avec d’abord une partie centrale (isthme), puis un lobe droit et gauche.

Utilité pour le corps

La thyroïde est l’une des plus grandes glandes endocrines. Son rôle est de sécréter les hormones thyroïdiennes : la thyroxine (T4) et la triiodothyronine (T3). Ces hormones vont avoir des impacts sur la régulation du métabolisme, la température corporelle, le rythme cardiaque, le système digestif et nerveux…

En bref : la thyroïde est vraiment le chef d’orchestre de votre corps. Le cycle menstruel est donc sous influence de la thyroïde (humeur, désir sexuel…)

Taux de TSH

Les hormones thyroïdiennes sont fabriquées grâce à l’action d’une hormone de l’hypophyse qui s’appelle le TSH (Thyroïde Stimulating Hormone).

Quel est le rôle de la thyroïde pendant la grossesse ?

La grossesse est une période qui provoque des chamboulements au niveau du fonctionnement de la thyroïde. En effet, pendant cette période, la thyroïde voit son activité augmenter car elle doit fabriquer encore plus d’hormones pour assurer la croissance et le bon développement du fœtus.

Ces hormones thyroïdiennes sont fabriquées par l’iode. Or, la grossesse est une période où le manque d’iode est très fréquent (une partie passe par la voie placentaire chez le fœtus tandis que l’autre est éliminée par les reins de manière encore plus importante chez les femmes enceintes).

Cette carence peut conduire à une augmentation du volume de la thyroïde, qu’on appelle goître. Fort heureusement, il existe des solutions pour renverser ce phénomène.

Quel est le taux normal de TSH d’une grossesse ?

Définir le taux de TSH permet de s’assurer qu’une personne ne souffre pas d’un dysfonctionnement de la thyroïde. Une thyroïde qui fonctionne normalement s'appellera euthyroïdie. Un taux normal de TSH est compris entre 0,4 et 2,5 MUI/L pendant le premier trimestre de grossesse. Lorsqu’il dépasse le seuil, on parle d’hyperthyroïdie. S’il est trop bas alors il s’agit d’hypothyroïdie.

Quels sont les troubles de la thyroïde à surveiller à la grossesse ?

C’est pendant les quatre premiers mois de la grossesse que la thyroïde va jouer un rôle des plus importants. En effet, elle va permettre d’assurer le bon développement du cerveau du fœtus en lui donnant une quantité suffisante d’hormones.

Pour cette raison, l’activité de la thyroïde chez la femme enceinte est sous surveillance étroite. Un suivi régulier va permettre de détecter si des troubles apparaissent et pourraient avoir des conséquences néfastes pour la mère et le futur bébé.

Hyperthyroïdie

Chez la femme enceinte, il existe 3 types d’hyperthyroïdie.

Premièrement, la thyroïdite gestationnelle transitoire qui concerne 15% des femmes enceintes pendant leur premier trimestre de grossesse. C’est un trouble passager, dû à l’augmentation du taux de BHCG dans le corps qui va stimuler la thyroïde (augmenter le T4) et faire diminuer le TSH.

Deuxièmement, l'hyperthyroïdie gestationnelle transitoire qui se détecte particulièrement chez les femmes qui sont enceintes de jumeaux ou qui subissent des vomissements gravidiques. Pas de panique cependant : cette thyroïde disparaît dans la plupart des cas au début du 2ème trimestre de grossesse, et aucune prise en charge particulière n’est nécessaire sauf si vous subissez des vomissements intenses. Dans ce cas, un traitement peut être prescrit.

La maladie de Basedow est la cause d’une grande majorité des troubles de hyperthyroïdies. Elle peut être responsable de l’apparition de certaines complications pour la mère et l’enfant comme :

  • Une prématurité ;
  • Un retard de croissance in utero ;
  • Une hypothyroïdie fœtale, les anticorps anti-récepteurs à la TSH traverse la barrière placentaire ;
  • Une pré-éclampsie ;
  • Un hématome rétroplacentaire.

Comme les risques sont présents, il est très important de proposer une prise en charge par un professionnel de santé.

D’autres hyperthyroïdies sont rares mais peuvent arriver à cause de pathologies très variées. Elles doivent faire l’objet d’un diagnostic et d’une prise en charge particulière.

Hypothyroïdie

On estime que 4 à 8% des femmes sont atteintes d’hypothyroïdie. La maladie tient son origine de deux choses :

  • La thyroïdite de Hashimoto ;
  • Une carence en iode ;

A la différence de l’hyperthyroïdie, l’hypothyroïdie est souvent difficile à dépister au début de la grossesse. En effet, le taux d’hormones périphériques (T4) baisse. On surveille l’hypothyroïdie de près si la femme enceinte présente des facteurs à risques ou des antécédents médicaux. L’hypothyroïdie peut entraîner des complications comme :

  • Le développement neurologique qui peut être freiné, donc un retard mental chez l’enfant ;
  • Ou une hypotrophie fœtale ;

L’hypothyroïdie peut aussi être associée à un risque d’hématome rétroplacentaire, une prééclampsie ou encore une souffrance fœtale.

L’hypothyroïdie peut entraîner des risques obstétricaux (des fausses couches répétitives, des accouchements prématurés, une thyroïdite du post-partum).

Quels sont les symptômes d’un problème thyroïdien ?

Plusieurs symptômes peuvent annoncer un problème thyroïdien :

  • Une perte de poids rapide et importante ;
  • Une trop forte sensibilité à la chaleur ;
  • Une soif soudaine ;
  • Des bouffées de chaleur ;
  • Une transpiration excessive ;
  • Des troubles de l’humeur ;
  • Des insomnies de grossesse ;
  • Une hyperactivité ;
  • Du stress et de l’anxiété ;
  • Des yeux globuleux ;
  • Une augmentation du volume du cou faisant penser à un goître ;
  • Une augmentation de la fréquence des selles ;
  • De la diarrhée de grossesse ;
  • Des palpitations ;
  • Une diminution des règles voire même une absence.

Lorsqu’une patiente présente des symptômes faisant penser à un dérèglement de la thyroïde, son médecin va lui prescrire un bilan de la thyroïde. Le but de ce bilan est de contrôler le taux de TSH.

Comment traiter un problème de thyroïde chez la femme enceinte ?

Pendant la grossesse, les traitements à base d’iode radioactif ne sont pas conseillés. Cependant, il existe d’autres traitements qui permettent de restaurer l’équilibre hormonal : les antithyroïdiens de synthèse et bêtabloquants. La prise de ces traitements est accompagnée d’une grande surveillance. Un arrêt de travail et du repos sont recommandés.

Quels sont les risques de la thyroïde pour la grossesse et le bébé ?

Les troubles de la thyroïde sont facilement dépistés lors du premier trimestre de la grossesse. Il n’y a pas de risques particuliers à signaler, le risque principal reste le risque fœtal, puisque le développement neurologique du fœtus se fait par les hormones thyroïdiennes de la future mère, et ce jusqu’au 4ème mois de la grossesse.

Pour cette raison, il est primordial que la glande thyroïdienne fonctionne correctement pendant la grossesse, notamment au premier trimestre où le développement du fœtus se fait par les hormones thyroïdiennes de sa mère. Ce n’est qu’à partir de la 18 ou 20e semaine d’aménorrhée que la thyroïde foetale sera fonctionnelle.

Les risques sont cependant minimes car comme déjà mentionné, l’hypothyroïdie est traitée très rapidement. Si elle n'est pas traitée ou de manière trop tardive, le risque pour le fœtus est un retard intellectuel.

Problème de thyroïde et fertilité : est-il possible de tomber enceinte ?

Les pathologies de la thyroïde peuvent en effet être liées à l’infertilité, notamment pour l’hyperthyroïdie (qui touche 2,3% des femmes qui ont des difficultés à tomber enceinte, 1,5% de la population générale féminine).

Les femmes souffrant d’hyperthyroïdie sont plus sensibles à la GnRh (c’est-à-dire l’hormone qui libère la gonadotrophine hypophysaire). Cela provoque une plus grande production d’hormone lutéinisante (LH) qui augmente le taux d’œstrogènes. Des troubles du cycles menstruels peuvent alors apparaître : polyménorrhée (lorsque la fréquence des règles augmente), ce qui rend la grossesse naturelle plus difficile. Malgré tout, les femmes ayant une hyperthyroïdie ovule toujours.

L’hypothyroïdie peut elle aussi être source d’infertilité féminine. La principale cause de ces difficultés à concevoir est le taux de TSH élevé qui peut provoquer une oligoménorrhée (c’est-à-dire une baisse de l’importance et de la fréquence des règles), une aménorrhée ou des cycles anovulatoires. Il réduit aussi les chances de réussite de grossesse dans les démarches de PMA.

 

La FAQ de la thyroïde et de la grossesse

Est-ce que la TSH augmente quand on est enceinte ?

Pendant la grossesse, le taux de TSH baisse généralement durant les premiers mois de grossesse. C’est un processus naturel des glandes thyroïdiennes, cela ne signifie pas que la mère souffre d’une hyperthyroïdie. Par la suite, la TSH augmente pour revenir à la normale.

Peut-on prendre du lévothyrox pendant la grossesse ?

Le lévothyrox (T4 synthétique, forme synthétique de l’hormone thyroxine) est sans danger pour le fœtus. Nous vous invitons à consulter votre médecin si vous avez besoin d’informations concernant les traitements recommandés ou non pendant la grossesse. De toute manière, ce médicament n’est pas accessible sans ordonnance médicale.

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