Liquide amniotique et grossesse : tout ce qu’il faut savoir

Liquide amniotique et grossesse : tout ce qu’il faut savoir

Le liquide amniotique est une substance stérile dans laquelle le bébé baigne durant toute la grossesse. Il est indispensable au développement et à la croissance de l’embryon, puis du fœtus. Ce précieux fluide le protège des variations de température, des chocs extérieurs, des infections, mais lui permet aussi de se mouvoir et de développer ses poumons et ses muscles. Mais qu’est-ce que le liquide amniotique ? Quel est son rôle ? Et que faire lorsque sa quantité est insuffisante ou trop élevée ? Voici tout ce que vous devez savoir.

Qu’est-ce que le liquide amniotique ?

Le liquide amniotique est un fluide biologique entourant le fœtus dans la cavité utérine. Il est contenu dans le sac amniotique, aussi appelé « poche des eaux », qui est constitué de deux membranes : l’amnios et le chorion.

Tout au long de la grossesse, ce liquide composé à 97% d’eau permet au bébé de se développer normalement tout en étant protégé des agressions extérieures (coups, mouvements brusques, bruits, changements de température, bactéries, etc.).

Comment se constitue le liquide amniotique de grossesse ?

Le liquide amniotique apparaît rapidement après la fécondation, lors de la création de la poche amniotique qui commence aux alentours du 7e jour de grossesse.

Durant les premières semaines, il est majoritairement produit par l’embryon grâce au phénomène d’expansion extracellulaire. Il est ensuite sécrété par transsudation à travers les membranes et l’épiderme du fœtus jusqu’au 4e mois de gestation. Entre 20 et 25 semaines d’aménorrhée (SA), la peau du bébé se kératinise et ne laisse plus passer l’eau. Ce fluide sera alors formé à partir de l’urine, des sécrétions pulmonaires et des cellules de la cavité amniotique. Le fœtus va ainsi l’avaler et l’expulser constamment afin de contribuer à sa circulation et à son renouvellement.

La composition du liquide amniotique demeure assez complexe. Il est majoritairement constitué d’eau et d’électrolytes (à 99 %), mais comporte aussi des éléments minéraux (calcium, sodium, potassium, oligo-éléments, etc.), des acides aminés et des cellules épithéliales fœtales.

Quel est le rôle de ce liquide lors d’une grossesse ?

Le liquide amniotique joue un rôle capital durant une grossesse. Il est indispensable au bon développement du fœtus et représente un précieux indicateur de la santé du bébé.

Développement du fœtus en bébé

Afin que le fœtus se développe en bébé, le fluide amniotique le maintient à une température idéale de 37,5 degrés tout en le préservant des chocs externes. Ce liquide lui permet aussi de réaliser des mouvements actifs dans le ventre de la mère et donc de stimuler sa motricité.

En l’avalant et en l’expectorant, le fœtus développe ses poumons tout en absorbant l’eau et les nutriments dont il a besoin. Il expérimente également la flaveur, une sensation produite par l’odeur et le goût des aliments que la femme enceinte consomme durant sa grossesse.

Enfin, les propriétés antibactériennes du liquide amniotique protègent l’enfant de la plupart des infections, excepté la toxoplasmose et le cytomégalovirus (CMV) qui peuvent traverser la barrière du placenta.

Indice de la santé du fœtus

La quantité de liquide amniotique constitue un indice précieux pour évaluer le bien-être fœtal. Grâce à une échographie, un gynécologue ou une sage-femme pourra déterminer si son volume est normal, insuffisant (oligoamnios) ou trop important (hydramnios). Pour ce faire, deux procédés peuvent être employés :

  • la méthode de Chamberlain, qui concerne la grande citerne verticale (CGV) ;
  • la méthode de Phelan, qui utilise un index amniotique (ILA).

Grande citerne verticale (CGV)

L’évaluation de Chamberlain est un examen échographique visant à explorer l’ensemble de la poche amniotique afin de calculer la profondeur de la plus grande citerne verticale de liquide (CGV). Un diagnostic peut être posé à partir de la mesure obtenue :

  • une valeur inférieure à 2 cm peut révéler un oligoamnios ;
  • une valeur comprise en 2 et 8 cm indique un volume normal ;
  • une valeur supérieure à 8 cm laisse présager un hydramnios.

Index amniotique (ILA)

La méthode de Phelan s’appuie sur l’évaluation de l’index amniotique (ILA). Lors de cet examen, l’échographiste divise virtuellement l’utérus en quatre parties (quadrants) se croisant au niveau de l’ombilic. Puis, il mesure et additionne la profondeur (diamètre vertical) des citernes de liquide repérées :

  • si la mesure est inférieure à 5 cm, il existe un risque d’oligoamnios ;
  • si elle se situe entre 5 et 18 cm, la quantité de liquide est normale ;
  • si elle est supérieure à 18 cm, alors il est possible que la femme enceinte soit atteinte d’hydramnios.

Quelle est la quantité de liquide amniotique de la cavité utérine ?

La quantité de liquide amniotique présente dans la cavité utérine varie tout au long de la grossesse. Il arrive toutefois qu’elle se montre trop faible (oligoamnios) ou trop élevée (hydramnios). On vous en dit plus !

Volume de liquide amniotique normal

Au fil des semaines, le fluide amniotique s’adapte au poids et au développement du fœtus en suivant un cycle bien précis :

  • Avant 20 semaines d’aménorrhée, son volume augmente de manière progressive dans la cavité utérine (il passe de 20 ml à 200 ml environ entre 7 et 16 SA).
  • Ensuite, il se stabilise autour de 980 ml entre 20 et 34 SA.
  • Enfin, à partir de 34 SA, la quantité de liquide amniotique baisse et atteint 800 ml environ au moment du terme.

Cette quantité varie toutefois d’une femme enceinte à l’autre. Elle est généralement comprise entre 250 ml et 2 litres pour une grossesse normale.

Insuffisance de liquide : oligoamnios

L’oligoamnios ou oligohydramnios désigne une insuffisance de liquide amniotique. Cette anomalie reste la plus fréquente, puisqu’elle touche entre 0,4 et 4 % des grossesses. Les femmes enceintes souffrant d’oligoamnios présentent un volume de liquide inférieur à 200 ml. Ce phénomène peut résulter d’une fissuration de la poche des eaux, d’une anomalie placentaire, maternelle ou fœtale.

L’oligoamnios peut se produire à n’importe quel moment de la gestation et entraîner des complications plus ou moins sévères selon le stade de développement de l’enfant : hypoplasie pulmonaire, anomalies de l’appareil locomoteur, etc. C’est pour cette raison qu’il doit être rapidement pris en charge et surveillé par un médecin ou un gynécologue. Le traitement dépend bien évidemment de son origine et de son degré de gravité.

Si vous souffrez d’un oligoamnios passager, vous devrez impérativement vous reposer et probablement être alitée. S’il s’agit en revanche d’un oligoamnios précoce se produisant avant le 5e mois en raison d’une rupture de la poche amniotique, le corps médical sera contraint de proposer une interruption de grossesse. Après le 5e mois, un traitement antibiotique pourra toutefois être prescrit. Enfin, si la fissure se produit au terme de la grossesse ou peu de temps après, l’accouchement sera déclenché.

Quantité trop importante : hydramnios

L’hydramnios ou polyhydramnios se réfère à un excès de liquide amniotique dans la cavité utérine (plus de 2 litres). Cette anomalie possède des causes diverses : diabète gestationnel, prééclampsie et infection chez la future mère ou encore anémie et malformations congénitales chez le fœtus.

Deux types d’hydramnios ont été identifiés par les médecins :

  1. L’hydramnios chronique (qui s’installe lentement vers le 3e trimestre de grossesse et qui reste assez contrôlable) ;
  2. L’hydramnios aigu (qui apparaît brusquement dès le 2e trimestre de grossesse et qui entraîne divers symptômes difficiles à supporter : contractions, douleurs utérines, gêne respiratoire, etc.)

Tout comme l’oligoamnios, il comporte de nombreux risques : accouchement prématuré, rupture de la poche des eaux, procidence du cordon, anomalies du développement, etc. Un hydramnios requiert donc une prise en charge rapide qui diffère en fonction des cas. Un traitement médical peut par exemple être préconisé pour diminuer la production d’urine du bébé. Parfois, des ponctions s’avèrent également nécessaires pour empêcher une naissance prématurée.

Comment contrôler la quantité de liquide dans la poche d’une femme enceinte ?

La quantité de liquide amniotique d’une femme enceinte peut être contrôlée par un examen clinique ou par une échographie. Dans le premier cas, le médecin ou le gynécologue pourra suspecter un volume trop important ou insuffisant si l’utérus de la future mère est trop gros ou trop petit compte tenu du stade de la grossesse.

Dans le second cas, l’échographiste observe à l’écran la répartition du liquide autour du bébé et mesure les citernes ainsi formées. Il obtiendra un index amniotique qui déterminera si la quantité est normale, trop faible ou trop élevée.

Quelle est la couleur habituelle du liquide amniotique ?

La couleur du liquide amniotique doit être claire. Cela signifie qu’il est encore stérile et dépourvu de bactéries. Ce fluide peut toutefois présenter d’autres teintes.

Un aspect verdâtre ou trouble est généralement dû à une émission de méconium (premières selles du bébé) révélant ainsi que le fœtus est en souffrance. Le corps médical pourra donc déclencher l’accouchement.

Une couleur rouge indique souvent la présence d’un hématome rétroplacentaire qui nécessitera une césarienne d’urgence.

Quels sont les problèmes liés au liquide du fœtus ?

Les problèmes liés au liquide amniotique comprennent les infections de ce fluide, des membranes et du placenta (infection intra-amniotique) ainsi que la perte partielle de liquide à l’approche du terme de la grossesse.

Infection du fœtus

Une infection intra-amniotique se produit lorsque des bactéries issues du vagin pénètrent dans la cavité utérine et contaminent le liquide, le sac amniotique ou le placenta. Ces germes peuvent nuire gravement à l’enfant et engendrer de sévères complications chez la mère.

Après la perte des eaux, qui créait jusqu’ici un environnement stérile pour le fœtus, les bactéries peuvent plus facilement s’insinuer dans l’utérus. Le risque d’infection augmente donc avec la durée. Les gynécologues et les médecins mettent ainsi tout en œuvre pour que l’accouchement survienne dans les 24 heures suivant la rupture des membranes.

Perte partielle du liquide

Dans certains cas, les membranes constituant la cavité amniotique se rompent en partie et le liquide s’écoule en goutte-à-goutte, de manière continue. Cette fissuration de la poche des eaux se produit le plus souvent vers la fin de la grossesse, mais peut survenir bien avant le terme.

Une perte partielle du liquide amniotique peut augmenter les risques d’infection du fœtus. Au moindre doute, il est donc impératif de se rendre à la maternité. Si la fissuration est confirmée, elle sera traitée en fonction du stade de la grossesse. Avant 22 semaines d'aménorrhée, le volume du liquide sera mesuré et des antibiotiques ainsi qu’un bilan infectieux seront prescrits. Entre 22 et 35 SA, la femme enceinte sera hospitalisée et bénéficiera d’une prise en charge jusqu’à l’accouchement.

Pourquoi pratiquer des tests sur le liquide amniotique ?

L’amniocentèse est un examen médical qui permet de prélever une petite quantité de liquide amniotique (entre 10 et 20 ml). Elle est effectuée par un médecin durant une échographie. Une aiguille très fine reliée à une seringue est ainsi insérée doucement dans le ventre de la future mère.

Ce test est pratiqué afin de rechercher des anomalies chromosomiques (comme la trisomie 21), d’identifier des maladies génétiques (telles que la mucoviscidose) et de diagnostiquer une infection parasitaire (toxoplasmose) ou virale (cytomégalovirus).

L’amniocentèse n’est pas obligatoire, mais recommandée aux femmes âgées de plus de 38 ans ou ayant un enfant trisomique. Elle peut aussi être prescrite lorsque l’analyse sanguine de dépistage prénatal de la trisomie 21 se révèle positive.

Relativement rare, l’amnioscopie est un examen réalisé en fin de grossesse, lorsque le terme est dépassé. Un tube lumineux est inséré dans le col de l’utérus afin de contrôler l’aspect et la couleur du liquide à travers le sac amniotique.

Quand est-ce que le liquide amniotique s’évacue de la cavité utérine ?

Le liquide amniotique s’évacue de la cavité utérine au moment de la rupture de la poche des eaux, aussi nommée « perte des eaux ». Les deux membranes (amnios et chorio) cèdent et libèrent ce fluide.

Lorsqu’elle se produit aux alentours du terme, elle indique que l’enfant est prêt à naître et que l’accouchement est proche. Le travail se déclenche le plus souvent quelques heures plus tard.

Si la poche amniotique se rompt de manière prématurée (avant 22 semaines d’aménorrhée), la femme enceinte est placée sous haute surveillance à l’hôpital et bénéficie de nombreux examens et traitements qui lui permettront de retarder au maximum l’accouchement.

 

La FAQ du liquide amniotique

Comment se déroule l’examen pour mesurer la quantité de liquide amniotique ?

L’examen pour évaluer la quantité de liquide amniotique se fait lors d’une échographie. La femme enceinte est allongée sur le dos et le médecin place la sonde sur son ventre afin de calculer le volume du liquide qui apparaîtra en noir sur l’écran. Il emploiera la méthode de Phelan (utilisation de l’index amniotique) ou de Chamberlain (mesure de la grande citerne verticale).

Est-ce que le bébé peut avaler le liquide amniotique ?

Oui. Et ce phénomène est tout à fait normal ! À partir du 4e mois de gestation, le bébé en avale même de grandes quantités afin d’irriguer son système pulmonaire et faire fonctionner ses reins. Une partie du liquide amniotique ingéré est filtrée, puis se transforme en urine.

Est-ce que boire beaucoup d’eau permet d’augmenter la quantité de liquide ?

À ce jour, aucune étude scientifique n’a réussi à prouver indubitablement que l’état d’hydratation de la femme enceinte pouvait influer sur la quantité du liquide amniotique. Boire beaucoup d’eau ne permet donc pas d’augmenter son volume. Une bonne hydratation maternelle contribue toutefois à limiter les risques d’infections urinaires, sources de bactéries pouvant contaminer cette substance stérile.

Le repas de la femme enceinte passe-t-il dans le liquide amniotique ?

Oui ! Les nutriments provenant de l’alimentation de la femme enceinte traversent les membranes et donnent un goût et une odeur au liquide amniotique. Votre bébé s’imprègne ainsi des saveurs des mets que vous consommez pendant votre grossesse.

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