Endométriose profonde : symptômes et traitements

L’endométriose profonde, caractérisée par des lésions infiltrant les organes pelviens sur plus de 5 mm, concerne 1 à 2% des femmes en âge de procréer selon les études récentes. Entre dyspareunie invalidante et risques d’infertilité, cette pathologie complexe nécessite une approche diagnostique rigoureuse combinant imagerie de pointe et expertise multidisciplinaire. 

Cet article révèle les dernières avancées thérapeutiques – de la chirurgie robot-assistée aux protocoles hormonaux ciblés – pour optimiser la prise en charge tout en préservant la qualité de vie des patientes.

Comprendre l'endométriose profonde

L'endométriose profonde se définit par l'infiltration de tissu endométrial à plus de 5 mm sous la surface péritonéale, déclenchant une réaction inflammatoire chronique responsable de fibrose et d'adhérences. Contrairement aux formes superficielles ou ovariennes, cette variante engendre fréquemment des lésions multifocales, cette pathologie représente un enjeu thérapeutique complexe.

  • Ligaments utérosacrés - concernent 50% des cas d'atteintes profondes
  • Cul-de-sac vaginal postérieur - impliqué dans 15% des diagnostics
  • Rectum et jonction recto-sigmoïdienne - touchés dans 20 à 25% des patientes
  • Vessie - présente des lésions chez 10% des femmes atteintes
  • Uretères - avec risque de stase urinaire en cas d'infiltration

Le diagnostic repose sur la mesure précise de la profondeur lésionnelle par imagerie spécialisée. L'IRM pelvienne affiche une sensibilité de 95% pour détecter ces infiltrations, complétée par l'échographie endorectale dans les atteintes digestives. Selon l'Inserm, ces techniques permettent une cartographie détaillée des lésions avant toute intervention chirurgicale.

La classification dPEI, basée sur l'imagerie par résonance magnétique, évalue l'extension des lésions selon quatre critères majeurs : profondeur d'infiltration, nombre d'organes atteints, présence d'endométriomes associés et atteinte nerveuse. Cette gradation guide les stratégies thérapeutiques personnalisées par votre médecin.

Liste des symptômes et des démarches à suivre

Organe atteint

Symptômes associés

Prévalence/Remarques

Ligaments utérosacrés

Cul-de-sac vaginal postérieur

Cloison recto-vaginale

Dyspareunie profonde

Douleurs pelviennes chroniques

Symptômes présents chez 70% des patientes

Intestin (rectum, côlon)

Dyschésie

Troubles digestifs

Douleurs abdominales

20-25% des endométrioses pelviennes profondes

Appareil urinaire

(vessie, uretères)

Pollakiurie

Hématurie

Infections urinaires

Jusqu'à 50% des cas

La triade symptomatique classique associe dysménorrhée cyclique, dyspareunie profonde et dyschésie. Ces symptômes s'exacerbent pendant les règles sous l'effet des prostaglandines inflammatoires libérées par les lésions endométriosiques. La douleur pelvienne chronique constitue le principal motif de consultation chez 80% des patientes. Souvent cette forme de la maladie est associée à de l'adénomyose (endomètre dans la cavité de l'utérus)

Le protocole diagnostique combine échographie endovaginale (sensibilité de 80%) et IRM pelvienne (sensibilité de 95%), permettant une analyse tridimensionnelle des infiltrations. Les méthodes d'imagerie actuelles détectent avec précision les lésions infracentimétriques et les rapports anatomiques complexes.

Un bilan pré-thérapeutique multidisciplinaire réunit gynécologue, radiologue interventionnel, urologue et gastro-entérologue. Cette concertation permet d'évaluer l'extension des lésions, les risques opératoires et les stratégies de préservation fonctionnelle, notamment en cas d'atteinte rectale ou vésicale.

Quels sont les traitements de l'endométriose profonde ?

Les analogues de la GnRH sont des médicaments qui mettent les ovaires « au repos » en bloquant les hormones naturelles. Cela provoque une ménopause temporaire pour freiner l’évolution des lésions d’endométriose. Mais ce traitement ne peut pas durer plus de 12 mois, car il fragilise les os et les vaisseaux. On l’accompagne donc souvent d’un complément d’hormones (appelé add-back therapy) pour limiter les effets secondaires.

La douleur neuropathique (liée aux nerfs) peut être très intense et ne répond pas bien aux anti-inflammatoires classiques (AINS). On utilise alors des médicaments comme certains antidépresseurs (tricycliques) ou des anti-douleurs pour les nerfs (gabapentinoïdes). Des centres spécialisés proposent aussi des méthodes douces comme l’acupuncture ou l’hypnose, efficaces pour 6 femmes sur 10.

Les progestatifs de synthèse, quant à eux, sont des hormones qui freinent l’action des œstrogènes, responsables de la croissance des lésions. Ils réduisent les douleurs mais ne boostent pas la fertilité. Une contraception est nécessaire pendant le traitement, car ces hormones peuvent nuire à une grossesse si elle survient.

En quoi consiste la chirurgie de l’endométriose profonde ?

La cœlioscopie, une technique chirurgicale mini-invasive, permet d’enlever les lésions d’endométriose en préservant au maximum les organes touchés, surtout quand l’atteinte du rectum est peu étendue (moins de 3 cm). Dans 9 cas sur 10, cela permet d’éviter de toucher les muscles responsables du contrôle des selles (muscles sphinctériens).

Lorsqu’il y a une plaie au niveau du rectum pendant l’intervention, les chirurgiens réalisent des points de suture en plusieurs couches et laissent un drain pour faciliter la cicatrisation. Ces gestes précis limitent les risques de complications après l’opération. Selon des études, ils permettent de réduire ces risques de 70 %.

Pour les cas très complexes où plusieurs organes sont atteints (formes multiviscérales), la chirurgie robotique est une option avancée. Elle offre une vision 3D et une grande précision des mouvements. Résultat : moins de saignements pendant l’opération (30 % en moins) et de meilleurs résultats à long terme sur la digestion, la vessie ou la sexualité.

Enjeux et perspectives

Fertilité et grossesse

L’endométriose profonde peut réduire les chances de tomber enceinte naturellement, surtout lorsqu’elle touche les deux ovaires. En effet, les lésions et l’inflammation abîment la réserve ovarienne (le stock d’ovules disponibles).

Pour protéger sa fertilité avant une opération, on peut faire une vitrification ovocytaire : cela consiste à congeler ses ovocytes (ovules) pour les utiliser plus tard, si besoin, en FIV (fécondation in vitro).

Après chirurgie, les taux de réussite en FIV atteignent environ 45,8 %. Mais si les lésions se trouvent aussi au niveau du rectum, les chances sont réduites de moitié comparé aux formes moins profondes, dites « péritonéales ».

Risques évolutifs

Même si le risque de cancer est très faible (moins de 1 %), certaines lésions d’endométriose profonde doivent être suivies de près, surtout au niveau des ovaires.

On surveille notamment grâce à une prise de sang (dosage du CA-125) et à des analyses de laboratoire appelées immunohistochimie, qui évaluent la vitesse de prolifération des cellules.

Dans les cas rares où un cancer apparaît, il s’agit souvent d’un adénocarcinome à cellules claires de l’ovaire (75 % des cas). C’est pourquoi un suivi par imagerie (IRM ou échographie) est recommandé chaque année.

Qualité de vie et endométriose profonde

Pour mieux mesurer l’impact de l’endométriose profonde sur le quotidien, les médecins utilisent une échelle appelée Luna EndoScope, qui évalue 12 aspects physiques et psychologiques.

Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) aident à mieux gérer la douleur chronique en agissant sur le cerveau. Elles permettent de réduire la douleur ressentie de 40 % en 3 mois.

Recherche et innovations dans l’endométriose profonde

De nouveaux traitements appelés anti-angiogéniques freinent la croissance des lésions en bloquant la formation des vaisseaux sanguins (VEGF), réduisant leur taille de 60 % dans les essais.

L’intelligence artificielle révolutionne le diagnostic : le test salivaire Ziwig Endotest® identifie l’endométriose avec 90 % de fiabilité, en 10 jours contre 7 ans en moyenne aujourd’hui.

L’IRM et l’échographie spécialisée permettent un diagnostic précoce. Associée à une prise en charge sur-mesure (traitement + chirurgie), cette approche améliore les chances de préserver la fertilité et la qualité de vie.

La FAQ de l'endométriose profonde

Quelle est la forme d’endométriose la plus grave ?

L’endométriose profonde est la forme la plus grave car elle infiltre profondément les organes, provoquant douleurs sévères et complications.

Quels sont les trois types d’endométriose ?

Superficielle, ovarienne et endométriose profonde : cette dernière est la plus invasive, touchant les organes pelviens en profondeur.

Quand faut-il opérer une endométriose profonde ?

Alimentation anti-inflammatoire, yoga, ostéopathie et méditation peuvent réduire les douleurs de l’endométriose profonde.

Quel est l’impact de l’endométriose profonde sur la sexualité ?

L’endométriose profonde peut provoquer des douleurs pendant les rapports et altérer la libido, nécessitant un accompagnement spécialisé.

Comment soulager naturellement la douleur liée à l’endométriose profonde ?

Alimentation anti-inflammatoire, yoga, ostéopathie et méditation peuvent réduire les douleurs de l’endométriose profonde.

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Cet expert a participé à l'écriture de cet article

Rédigé par Marion Goilav
Co-fondatrice d'Elia
Marion Goilav

Marion Goilav a fondé Elia avec Apolline Combrisson. Elia est la première marque de culottes menstruelles en fibres végétales bio et made in France du marché.Longtemps directrice de la relation client et du marketing d’entreprises technologiques, Marion a fait une école de commerce. Elle est auto...

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