Interruption volontaire de grossesse : que faut-il savoir ?

Interruption volontaire de grossesse : que faut-il savoir ?

L’interruption volontaire de grossesse (IVG) permet à toutes les femmes, majeures et mineures, d’interrompre toute grossesse non désirée dans un délai de 14 semaines. Comment se déroule une IVG ? Quelles sont les étapes préalables à l’intervention ? Elia s’attaque à ce vaste sujet et vous explique tout en détails…

Qu’est-ce que l’interruption volontaire de grossesse ?

L’IVG ou Interruption Volontaire de Grossesse est une intervention à l’initiative de toute femme enceinte et consistant à interrompre une grossesse non désirée. Elle est permise à toutes les femmes en situation de “détresse” en raison de cette grossesse.

La légalisation de l’avortement remonte à 1975 (ou plutôt, sa dépénalisation), que nous devons en grande partie à Simone Veil, grâce à qui la Loi Veil du 17 janvier 1975 a vu le jour. La législation rappelle d’ailleurs que “la femme est seule juge de cette situation et est libre de sa décision” : une phrase qui a son importance, et prévoit que le choix de poursuivre ou d’arrêter une grossesse appartient à toute femme qui estime ne pas souhaiter cet enfant.

En France, l'IVG est donc un acte médical, volontaire, et totalement légal, définition qui permet aux femmes de mettre un terme à une grossesse pour des raisons personnelles. L’acte peut être médicamenteux ou chirurgical, et a pour but d’expulser le fœtus ou l’embryon hors de l’utérus.

“La liberté des femmes de recourir à l’interruption volontaire de grossesse” est un droit qui devrait d’ailleurs être inscrit prochainement dans la Constitution, selon les annonces d’Emmanuel Macron le 8 mars 2023 dernier lors de l'hommage national à l'avocate Gisèle Halimi.

Attention à ne pas confondre avec l'interruption médicale de grossesse, qui est déclarée par un médecin lorsque la grossesse met en danger la santé de la mère.

Quelles sont les techniques pour l’interruption volontaire de grossesse ?

À l’heure actuelle, il existe deux méthodes pour réaliser une IVG : la méthode “médicamenteuse” et la méthode “chirurgicale”, dont les procédés et les délais pour y accéder sont différents.

IVG médicamenteuse (7 semaines)

L'IVG médicamenteuse est l’option la plus “facile” d’accès pour mettre fin à une grossesse. Elle est réalisée en établissement de santé (hôpital public ou clinique), en cabinet médical, dans un centre de planification ou dans un centre de santé habilité.

Cette méthode connaît plusieurs délais différents selon le lieu de réalisation : en établissement de santé, elle est possible jusqu’à la fin de la 7ème semaine (soit 9 semaines d’aménorrhée, comptées à partir du début des dernières règles). Ce délai a été étendu en 2021, au moment de l’épidémie de Covid. Dans un cabinet de ville, un centre de planification ou un centre de santé, l’IVG médicamenteuse est possible jusqu’à la 5ème semaine de grossesse (soit 7 semaines d'aménorrhée).

IVG chirurgicale (14 semaines)

L'IVG chirurgicale est réalisée dans un établissement de santé (clinique ou hôpital public) à l’aide d’instruments ou par aspiration. Elle peut également avoir lieu dans un centre de santé habilité à condition qu’il possède une convention de coopération avec un établissement de santé.

Cette méthode peut être pratiquée jusqu'à la fin de la 14ème semaine de grossesse, autrement dit 16 semaines après le début des dernières règles (16 semaines d’aménorrhée).

Comment se déroule l’interruption volontaire de grossesse ?

L’interruption volontaire de grossesse est une procédure qui se fait en plusieurs étapes, ou plutôt, consultations.

Concernant l'IVG médicamenteuse dans les établissements de santé et hors établissement de santé, elle est constituée d’une consultation d'informations, suivie par une consultation avec délivrance des médicaments (en deux fois) et d’une visite de contrôle a posteriori pour s’assurer que l’embryon a été correctement expulsé.

Premier rendez-vous : s’informer sur l’IVG

Le premier rendez-vous a pour objectif de faire confirmer la grossesse, et surtout de connaître son avancée (date des dernières règles, circonstances, etc.) ainsi que les motifs qui ont poussé ce désir d’IVG. La patiente bénéficie d’informations complètes sur le déroulé de l’avortement, mais aussi sur les aides possibles si toutefois elle souhaite garder l’enfant. L’accent est mis sur les méthodes de contraception possibles.

Cette première consultation permet également de prescrire un test sanguin afin de connaître le groupe sanguin de la femme. Cette dernière bénéficie d’une semaine pour réfléchir avant de se décider (délai non obligatoire, raccourci à deux jours si la grossesse est trop avancée).

Toute femme majeure se verra alors proposer un entretien social, obligatoire pour les patientes mineures : cet entretien a pour objectif de comprendre le contexte social et surtout, de connaître l’état psychologique de la personne.

Deuxième rendez-vous : choix de la technique et consentement

La deuxième consultation (qui a lieu après la semaine de réflexion) permet de faire confirmer à l’écrit la patiente son souhait d’avorter, et donc son consentement. Le professionnel de santé chargé de la procédure lui remet une copie de sa demande, et peut prescrire le moyen de contraception choisi si elle n’en avait pas.

Troisième rendez-vous : déroulement de l’IVG

L’IVG médicamenteuse est réalisée lors de la troisième consultation : cette option évite le recours à une chirurgie, puisqu’elle consiste en la prise d’un médicament en deux fois, espacés d’un ou deux jours : la mifépristone puis le misoprostol. La première prise a lieu en présence du professionnel de santé lors de la 3ème consultation (ce qui a pour but de contrôler la prise et d’éviter la revente ou le don à une tierce personne), et la deuxième prise durant une courte hospitalisation le lendemain ou le surlendemain.

La mifépristone interrompt la grossesse en bloquant l’action de la progestérone. Mais c’est le deuxième médicament (également pris par voie orale), le misoprostol, qui entraîne des contractions utérines, et garantit l’expulsion de l’embryon. Si besoin, la patiente peut prendre des antalgiques pour atténuer la douleur.

L’IVG chirurgicale est également réalisée lors de la troisième consultation de la procédure d’avortement : la patiente est hospitalisée en hôpital de jour et bénéficie d’une anesthésie locale ou générale. Le médecin procède à une aspiration de l'œuf à l’aide d’une canule d’aspiration, qui passe par le vagin avant de passer le col de l’utérus (aspiration endo-utérine). La dilatation du col de l'utérus est facilitée par la prise d’un médicament. Cette intervention dure environ une dizaine de minutes et la patiente peut généralement sortir le jour même. Dès que l’IVG est effectuée, la mise en place d’une contraception est indispensable afin d’éviter tout risque de grossesse dans un délai trop rapproché.

Quatrième rendez-vous : visite de contrôle

Le quatrième et ultime rendez-vous est un contrôle non obligatoire mais vivement conseillé. L’objectif est de vérifier que l’utérus est bien “vidé”, et qu’aucune grossesse n’évolue (grâce à un dosage de l’hormone béta-hCG). Cette consultation a lieu 2 et 3 semaines après l’IVG. Une aspiration endo-utérine est pratiquée en cas d'échec de l'IVG médicamenteuse. Lors de cette visite, un accompagnement psychologique est proposé à la patiente.

Peut-on se rétracter pour une interruption de grossesse ?

L’IVG étant un droit qui appartient au choix personnel des femmes, c’est en toute logique que ces dernières pourront se rétracter au cours de la procédure, même si le consentement écrit a déjà été signé. La rétractation doit être à l’initiative de la femme et ne pas être le fait de la volonté d’une personne tierce.

Comment se déroule l’IVG pour une fille mineure ?

Pour une fille mineure, l'autorisation parentale n'est pas nécessaire pour solliciter une IVG médicamenteuse ou chirurgicale, à condition que cette dernière soit accompagnée d’une personne majeure. Mais la règle de base reste d'obtenir le consentement parental.

Les patientes mineures doivent au préalable bénéficier d’un entretien psychosocial avec une conseillère conjugale et familiale. Si elles souhaitent conserver l’acte secret, il leur est possible de s’adresser à un centre de planification familiale et de demander le secret de la réalisation de l'acte, de manière à ce qu’il n’apparaisse pas sur la carte vitale. Petite précision toutefois : si l’IVG nécessite une anesthésie, la femme mineure devra quitter l’établissement en compagnie d’un accompagnant majeur.

Après l’avortement : est-ce qu’un suivi psychologique est nécessaire ?

Bien que non obligatoire, certaines femmes peuvent éprouver des difficultés à se remettre d’un avortement. Troubles du sommeil, troubles anxieux, stress, sentiment de culpabilité, tristesse … dans ce cas, il est recommandé de prendre contact avec un psychologue ou un psychiatre afin de bénéficier d’une écoute bienveillante et de trouver des solutions adaptées.

Dans tous les cas, les professionnels de santé qui ont pris en charge l’IVG sont dans l’obligation de proposer un soutien psychologique à la patiente et de la rediriger vers une personne habilitée à réaliser ce suivi.

Quelques chiffres sur l’avortement IVG en Europe

Maintenant que nous avons fait le tour de la question, petit bilan sur les chiffres en Europe concernant l’avortement :

  • Parmi les 27 États membres de l'Union européenne, 24 pays ont légalisé ou dépénalisé l'avortement, sans besoin de justification de la part de la femme ;
  • L'Islande et la Suède sont considérés comme les pays ayant les politiques les plus protectrices et efficaces en termes du droit des femmes à l'IVG ;
  • En Finlande, l'IVG est autorisée avant 17 ans jusqu'à la vingtième semaine de grossesse ;
  • Le Portugal a légalisé partiellement l'avortement en 2007, et en voit le nombre augmenter chaque année depuis lors.

 

La FAQ de l’interruption volontaire de grossesse

Est-ce qu’un avortement est payant ?

En France, l’avortement est pris à 100% par la Sécurité sociale, que la femme soit mineure ou majeure, et ne nécessite aucune avance de frais, quel que soit l’établissement de santé où il est réalisé.

Comment se faire prescrire une pilule abortive ?

La prescription d’une pilule abortive relève de l’IVG médicamenteuse et nécessite donc de suivre la procédure applicable : un premier rendez-vous pour s’informer sur l’IVG et connaître les options possibles, un deuxième rendez-vous lors duquel le médecin reçoit le consentement de la patiente pour procéder à l’avortement et enfin un troisième rendez-vous lors duquel la patiente prend le premier médicament nécessaire à l’arrêt de la grossesse (en présence du médecin), suivi par la prise du deuxième médicament 24 à 48h après en hospitalisation de jour.

Quels sont les motifs pour faire une interruption de grossesse ?

En dehors de raisons médicales (complications, malformations fœtales, risques pour la santé de la mère), une IVG peut être demandée à l’initiative des femmes, et ce, dès lors qu’elles possèdent la liberté de disposer de leur corps. Qu’il s’agisse d’une grossesse non désirée (pour des raisons personnelles, familiales, professionnelles ou économiques), ou encore en raison de traumatismes antérieurs ou de violences sexuelles à l’origine de la grossesse : les femmes sont entièrement libres de demander à avorter, dès lors que l’intervention a lieu dans les délais prévus par la loi.

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