Le syndrome de congestion pelvienne (SCP) : comprendre, diagnostiquer et traiter efficacement
Le syndrome de congestion pelvienne (SCP) est une affection gynécologique chronique encore sous-diagnostiquée, responsable de douleurs pelviennes invalidantes chez de nombreuses femmes. Cette pathologie est causée par une insuffisance veineuse pelvienne qui se caractérise par la dilatation et la stagnation du sang dans les veines ovariennes et utérines. Contrairement aux douleurs menstruelles habituelles, la gêne liée au SCP est constante, exacerbée par la position debout et soulagée par le repos. Il s’agit d’un problème fréquent mais souvent confondu avec d’autres pathologies gynécologiques comme l’endométriose ou le syndrome des ovaires polykystiques. Le syndrome de congestion pelvienne (SCP) est une cause sous-évaluée de douleurs pelviennes chez les femmes. Bien que la prévalence exacte du SCP en France ne soit pas précisément déterminée, il est estimé que jusqu'à 30 % des douleurs pelviennes chroniques sont attribuables à ce syndrome. Par ailleurs, les douleurs pelviennes chroniques affectent entre 6 % et 27 % des femmes, selon différentes études.
Ainsi, une proportion significative de femmes en France pourrait être concernée par le SCP, bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour obtenir des données épidémiologiques plus précises de la maladie.
Quels sont les symptômes du syndrome de congestion pelvienne ?
Les symptômes du SCP varient en fonction des patientes, mais la douleur pelvienne chronique en constitue le principal indicateur. Cette douleur est généralement pesante dans le bassin et irradie vers le bas du dos, les hanches et parfois les jambes.
Elle s’intensifie généralement en fin de journée, après une station debout prolongée ou pendant les rapports sexuels (dyspareunie). D’autres signes évocateurs incluent des troubles urinaires (besoin fréquent d’uriner, inconfort vésical), des douleurs abdominales dans le pelvis qui peuvent être diffuses. On peut aussi observer la présence de varices vulvaires, fessières ou périnéales.
Ces symptômes peuvent altérer considérablement la qualité de vie et entraîner fatigue, irritabilité et inconfort psychologique et un mal être profond.
Quelles sont les causes et facteurs de risque du SCP
Le syndrome de congestion pelvienne est majoritairement causé par une insuffisance veineuse pelvienne, résultant d’un dysfonctionnement des valvules des veines ovariennes. Cette pathologie est plus fréquente chez les femmes ayant eu plusieurs grossesses. En effet, la cavité utérine en expansion exerce une pression prolongée sur les vaisseaux sanguins, ce qui entraîne une dilatation excessive des veines. Les fluctuations hormonales, notamment l’augmentation des œstrogènes favorisent la laxité des parois veineuses. D’autres facteurs de risque incluent une prédisposition familiale à l’insuffisance veineuse, le syndrome d’hypermobilité articulaire et certains troubles hormonaux.
Quel est le diagnostic du syndrome de congestion pelvienne ?
L’identification du SCP repose sur un examen clinique par des médecins compétents et l'utilisation de techniques d’imagerie avancées.
Le médecin évalue d’abord les antécédents médicaux et les symptômes rapportés par la patiente (varices, examen des membres inférieurs, palpation de la zone inférieure du ventre dans la région douloureuse).
L’échographie et un Doppler pelvien permettent d’observer la dilatation des veines et d’évaluer le flux sanguin. En cas de doute, une IRM pelvienne ou une phlébographie peuvent être réalisées afin d’obtenir une cartographie précise des veines et d’exclure d’autres maladies associées. Un diagnostic précis par un spécialiste évitera toutes confusions avec d’autres affections pelviennes et orienter vers le traitement le plus adapté.
Quels sont les traitements disponibles ?
Le traitement du syndrome de congestion pelvienne vise à soulager les douleurs et améliorer la circulation veineuse. Les médicaments veinotoniques sont souvent prescrits pour renforcer la paroi des veines et réduire l’inflammation. La prise de contraceptifs hormonaux peut également être envisagée pour limiter l’impact des œstrogènes sur la dilatation veineuse. Pour les cas plus sévères, l’embolisation des veines pelviennes représente une option efficace et peu invasive : cette intervention consiste à obstruer les veines pathologiques à l’aide de micro-particules afin de stopper la stagnation du sang et réduire les douleurs. En dernier recours, une chirurgie plus invasive, comme la ligature des veines ovarienne ou de la veine qui pose problème, peut être envisagée.
Prévention et gestion du SCP
Pour limiter l’impact du syndrome de congestion pelvienne, il est recommandé d’adopter certaines habitudes qui favorisent la circulation sanguine.
L’exercice physique régulier, notamment la marche et la natation, aide à activer le retour veineux.
Portez quotidiennement des bas de contention peut également être bénéfique pour réduire la pression sur les veines pelviennes. Il est conseillé d’éviter les positions prolongées assises ou debout et de privilégier une alimentation riche en antioxydants et flavonoïdes pour soutenir la santé vasculaire.
Pour votre confort, évitez de porter des jeans taille basse ou un jean ou pantalon trop serré. Buvez suffisamment d'eau, 1,5L par jour. Essayez les drainages lymphatiques pour relancer la circulation sanguine et améliorer votre confort des membres inférieurs.
Dans quels cas devrais-je consulter un spécialiste ?
Si vous ressentez des douleurs pelviennes chroniques persistantes qui ne sont pas soulagées par des traitements classiques contre les douleurs menstruelles, il est conseillé de consulter un spécialiste. Un avis médical est également recommandé si vous observez l’apparition de varices inhabituelles au niveau du périnée ou des cuisses, si les douleurs s’aggravent après une station debout prolongée ou si elles impactent significativement votre qualité de vie. Un gynécologue ou un spécialiste en imagerie médicale pourra réaliser des examens approfondis pour poser un diagnostic précis et proposer un traitement adapté.
La FAQ du syndrome de congestion pelvienne
Quels sont les signes avant-coureurs du syndrome de congestion pelvienne ?
Les douleurs pelviennes ou du pelvis persistantes, une sensation de lourdeur abdominale, l’apparition de varices inhabituelles sur les cuisses ou le périnée et un inconfort accru en position debout prolongée sont des indicateurs fréquents.
Comment diagnostique-t-on le syndrome de congestion pelvienne ?
Le diagnostic repose sur un examen clinique approfondi et des tests d’imagerie tels que l’échographie Doppler, l’IRM pelvienne ou la phlébographie, qui permettent d’observer la dilatation anormale des veines pelviennes.
Quelles sont les conséquences d’un syndrome de congestion pelvienne non traité ?
Un SCP non pris en charge peut entraîner une dégradation progressive de la qualité de vie, avec une intensification des douleurs, un risque de complications veineuses et une potentielle évolution vers des troubles dépressifs liés à l’impact du syndrome sur le bien-être quotidien.
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