Aujourd’hui Major Mouvement prend le contrôle de notre podcast La Famélia pour interviewer Marion, co-fondatrice d’Elia. Dans ce podcast, Marion se livre et nous partage son expérience autour de son désir de maternité, son parcours PMA, son combat contre l’endométriose, et la naissance d’Elia.
Pourquoi changer de travail ?
"Dans mon ancienne vie, j'étais commercial dans une entreprise tech et au-delà d'être commercial, on concevait des produits tech pour aider les commerçants à créer des communautés. Dans ma vie perso j'avais d'autres attentes qui n'étaient plus forcément alignées avec le taf que je faisais. Je travaillais 15 h par jour et minimum 80h par semaine. Je faisais des dizaines de déplacements en France, à l'international pour aller voir des clients. En fait, tout ce rythme de vie n'était plus du tout aligné avec ce dont j'avais envie avec ma vie familiale. Et quelque part, je n'étais plus honnête avec moi-même puisque mon quotidien n'était pas du tout aligné. J'étais heureuse d'un point de vue perso, je le suis toujours et ça, c'est assez constant. J'étais moins heureuse au travail et j'étais très heureuse avec mes clients, c'était donc plutôt le contexte on va dire, qui ne me rendait plus trop heureuse."
"Par des envies, des envies de maternité, des envies de vie plus calmes. Des envies aussi de pouvoir me reconnaître dans ce que je faisais au quotidien et de me dire que je fais quelque chose qui a du sens. Je ne le trouvais plus du tout parce que mes envies avaient changé, donc ça s'est un peu écroulé et j'ai mis du temps à m'écouter aussi et à comprendre que je n'étais plus alignée du tout."
" Effectivement, je me sentais de moins en moins bien dans l'entreprise, donc j'interagissais beaucoup moins avec mes collègues. Je faisais juste le taf en fait. Comme j'étais à chaque fois à l'extérieur, c'est vrai que j'étais déjà décorrélée de la culture d'entreprise. Je vivais la culture d'entreprise de mes clients, donc j'étais très alignée sur leurs besoins à eux et un peu moins sur les besoins internes de l'entreprise. Après effectivement, ma vie perso est entrée en jeu."
Comment l'endométriose a impacté la vie de Marion au travail ?
Désir de grossesse et travail
"Avec ce désir de grossesse et ce désir de bébé qui a impacté mon quotidien, mais de façon assez violente pour moi puisque j'ai arrêté la pilule. J'ai une maladie qui s'appelle l'endométriose dont je souffre depuis - je pense - le début de mes règles, depuis que j'ai douze ans, mais ça a été détecté vraiment à l'âge de 18 ans. Sous une forme assez violente puisque j'ai eu une torsion ovarienne."
"J'avais un kyste assez gros qui a fait basculer mon ovaire et qui s'est fissuré, ce qui a créé une hémorragie. J'ai dû être opérée en urgence. Je te parle de ça il y a douze ans, donc j'ai eu la chance d'être bien accompagné et bien pris en charge par des médecins. Ils ont, en nettoyant l'endométriose et les séquelles qu'il y avait tout autour dans mon petit bassin, enlevé une partie de ma réserve ovarienne et donc je me suis retrouvée à 27 ans avec la fertilité d'une femme de 50 ans pour faire un enfant quoi."
"J'avais 27 ans. Ça faisait déjà six mois qu'on essayait d'avoir un enfant et naturellement, ça n'arrivait pas. J'avais des cycles de plus en plus douloureux. Et quand on veut avoir un enfant et qu'on le désire profondément, les échecs répétés altèrent un peu l'aspect psychologique, la bonne humeur, etc. Et c'est vrai que ça devenait de plus en plus difficile tous les mois de faire un test de grossesse avant l'heure, parce que dans ces cas-là, tu deviens un testeur compulsif et tu te dis qu' il y a quelque chose qui ne va pas. C'est aussi à ce moment-là que j'ai décidé de m'intéresser à autre chose. En m'intéressant à des associations qui parlent de nos métriques parce que j'avais jamais su exactement ce qu'était l'endométriose à 18 ans, que ça serait potentiellement difficile d'avoir des enfants, mais je n'avais pas eu plus d'explications que ça. Et pendant les dix années qui ont suivi, j'ai été mise sous pilule avec des contrôles réguliers tous les six mois chez le gynécologue pour s'assurer que je n'avais pas de nouveaux kystes ou quoi que ce soit, mais je n'avais pas plus d'infos."
Le travail et la PMA
"Aujourd'hui, il est important de parler de l'endométriose parce que je pense que c'est une problématique qui arrive bien en amont des décisions du couple, de la PMA, de la fille ou d'autres sujets. C'est un besoin viscéral aujourd'hui que j'ai, qu'on découvre, qu'on parle de l'endométriose, qu'on ouvre ce sujet. Et dès la petite enfance, en fait, dès le début des règles, parce qu'il y a effectivement un moment où j'ai vécu le mythe que les règles sont douloureuses, que c'était normal. Je me suis retrouvée avec des bouillottes sur le ventre en plein été, sous 40 degrés dans le sud et ce n'était pas normal. Si j'avais su que ma réserve ovarienne était si faible, peut-être que j'aurais moi-même pris la décision à 20 ans, ou 25 ans, d'aller faire des processus de congélation d'ovocytes bien plus tôt. Ça t'enlève quand même un stress, bien sûr."
Trouver du sens dans son travail
Le projet des culottes menstruelles
" J'ai découvert des culottes menstruelles sur un site américain. Je les ai achetées, je me suis dit que c'était super ! Ça a radicalement changé mon quotidien. Je me suis dit c'était une innovation incroyable. Sauf qu'au bout de quelques lavages, elles étaient mortes. Les culottes menstruelles ce sont des culottes qui remplacent des protections hygiéniques classiques et qui vont se réutiliser sur plusieurs années. En tout cas, c'est ce qui était écrit sur le papier. Ce n'était pas le cas pour celle que j'avais acheté et je me suis dit c'était des culottes menstruelles qui étaient bien, qui étaient sympa mais qui étaient un peu moche. C'était vraiment des culottes que tu mets au fond de ton tiroir et que tu sors juste pendant tes règles. Et moi j'avais besoin de me sentir à ce moment-là féminine et de me sentir bien dans mes sous-vêtements, avec une jolie culotte en dentelle quoi!"
"En parallèle, j'ai fait un point avec mes gynécologues parce que je mettais à l'époque énormément de tampons et ce même quand je n'en avais pas besoin, parce que j'avais peur d'avoir du spotting ou des règles. Le spotting ce sont des pertes de sang à des moments différents de ton cycle, mais qui ne sont pas assimilées à des règles. Et moi j'en avais régulièrement, donc je mettais des tampons. Il faut savoir que le vagin, c'est la zone la plus perméable du corps. Et donc moi je mettais des tampons et ça asséchait cette zone, donc j'avais des mycoses, des cystites à répétition. Dans le cadre de mon process PMA, on est allé chercher les perturbateurs endocriniens que j'avais dans le sang et c'était monstrueux. Je consomme plutôt bio, aucun plat préparé et donc on a identifié que les tampons étaient finalement une des causes."
Réinventer les culottes menstruelles
"J'ai trouvé que les culottes menstruelles étaient top. Par contre, ça ne correspondait pas à mes valeurs et surtout à la consommation qu'on me proposait et que me prescrivait entre guillemets ma gynécologue qui était d'utiliser des protections en coton bio pour ne pas irriter la flore vaginale. Et donc je me suis dit j'allais porter des culottes en coton. Sauf que sur le marché, il y avait que des culottes un peu grand mère entre guillemets. Je ne me voyais pas porter ça tous les jours. Donc, j'ai commencé à dessiner la première culotte en 100% coton bio avec un peu de dentelle.
Je l'ai donc dessiné et après je l'ai faite prototyper. Je me suis fait offrir une machine à coudre par ma mère pour Noël, mais je l'ai absolument jamais utilisée. C'est pas mon truc. Chacun son métier. Mais je m'étais dit quelle est la culotte idéale ? Donc j'avais dessiné cette petite culotte en coton bio avec un triangle de dentelle qui s'appelle aujourd'hui Philomène sur notre site.
Ensuite, l'idée c'était de produire en local, ce sont des valeurs auxquelles je crois. La production locale, le fait de faire marcher l'économie en France et surtout de soutenir l'innovation française, c'était important pour moi. Mais j'avais un deuxième facteur à prendre en compte, c'est que je travaille énormément et donc il fallait quelque chose qui soit assez proche de chez moi pour que je puisse m'y rendre. Et bon, il s'est trouvé que l'un de nos ateliers se trouve dans la zone où j'avais beaucoup de clients à l'époque. Et donc c'est drôle parce que j'allais voir mes clients pour mon ancienne société et entre 12 h et 14h, j'allais voir l'atelier, je faisais une paire de coups. Pour la zone absorbante, j'ai fait appel à une copine dans la sœur était chercheuse et on est allé tester différentes matières et l'objectif était de trouver la matière la plus écoresponsable, la plus saine, la plus aérée qui puisse respirer le plus pour sécher finalement les pertes. Et donc on a choisi de la fibre de chêne, celle qui est une fibre issue du bois de l'eucalyptus."
"Ensuite, Apolline, mon associé, a rejoint l'aventure et on a lancé très vite une culotte en fonction des différents flux. C'est toujours la même techno. Il faut savoir que la culotte menstruelle, c'est assez technique, contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce n'est pas juste une simple culotte. Et surtout chez nous où nous avons beaucoup de dentelle sur certains modèles. C'est un assemblage assez intelligent de matières, qui doivent vivre avec le corps de la personne, mais aussi avec les lavages. Donc tu as des choses à respecter parce que les tissus ne sont pas identiques."
Aujourd’hui, toute la lingerie Elia est certifiée Origine France Garantie, en coton bio. La qualité de nos culottes menstruelles vous permet de les garder de 5 à 7 ans si vous en prenez soin (notamment au niveau du lavage).
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