Faut-il se laver la vulve ?
1 mai 2022

L’hygiène intime est un sujet qui concerne beaucoup de femmes. Faut-il laver son vagin ? Sa vulve ? Quelle est la différence entre les deux ? Doit-on utiliser uniquement de l’eau ou aussi du savon ? Les culottes menstruelles peuvent-elles aider à limiter les infections ? On vous éclaire dans cet article.
Quelle est la différence entre une vulve et un vagin ?
Commençons par rappeler ce que recouvrent ces deux zones. La vulve correspond aux parties externes des organes génitaux féminins : grandes et petites lèvres, clitoris, vestibule...
Le vagin, lui, est un conduit interne situé entre l’urètre et l’anus, qui relie la vulve au col de l’utérus. Il est emprunté lors de l’accouchement ou des rapports. À l’intérieur, on trouve notamment le fameux point G, une zone considérée comme érogène.
La vulve joue un rôle de protection : elle constitue la première barrière physique du vagin contre les agressions extérieures. C’est pourquoi il est essentiel de bien connaître les spécificités de chaque zone pour en prendre soin correctement.
Pourquoi la douche vaginale est une mauvaise idée ?
La douche vaginale consiste à introduire de l’eau, avec ou sans savon, dans le vagin. C’est une pratique encore répandue, mais fortement déconseillée.
Contrairement aux idées reçues, elle ne permet pas d’éliminer les odeurs, les bactéries dites mauvaises ni de réduire les pertes blanches. Le vagin est un organe autonettoyant. Des glandes situées au niveau du col sécrètent du mucus, qui évacue naturellement les déchets. En bref : le vagin se nettoie seul !
Il est protégé par une flore composée de bonnes bactéries, principalement les lactobacilles. Ces micro-organismes forment une barrière naturelle contre les agents pathogènes et les champignons. Mais cet équilibre reste fragile : s’il est perturbé, on parle de vaginose.
Un déséquilibre du microbiote vaginal peut favoriser les infections : mycoses, vaginites… Les signes sont souvent des pertes plus abondantes ou odorantes, des brûlures, démangeaisons ou rougeurs, notamment au niveau de la vulve.
Comment faut-il se laver la vulve ?
La vulve mérite un soin spécifique. Pour sa toilette, un nettoyage doux à l’eau claire ou avec un savon au PH neutre suffit. Inutile de frotter avec insistance ou de multiplier les lavages. Une fois par jour est amplement suffisant.
Quant au vagin, comme déjà dit, aucun lavage interne n’est nécessaire : il fait le travail lui-même.
Un bon réflexe : s’essuyer de l’avant vers l’arrière après être allée aux toilettes ou sous la douche. Cela limite les risques que des bactéries provenant des selles atteignent la vulve, voire le vagin, et perturbent leur équilibre.
Est-ce que laver son vagin à l’intérieur a un effet contraceptif ?
Cette idée est totalement fausse : nettoyer l’intérieur du vagin après un rapport n’éliminera pas les spermatozoïdes. Seuls les moyens contraceptifs reconnus (pilule, DIU, implant...) sont efficaces. Et pour prévenir les MST, seul le préservatif est protecteur.
Les gels et savons intimes sont-ils une bonne idée ?
Les produits pour l’hygiène intime sont nombreux. Mais attention : les lingettes parfumées ou les nettoyants trop puissants, au PH non adapté, sont à éviter. Ils perturbent la flore vaginale et peuvent aggraver les déséquilibres.
Dans la majorité des cas, ces produits sont plus marketing qu’utiles. Oui, l’odeur naturelle du vagin existe, et non, elle ne signifie pas que vous êtes mal lavée !
Est-ce que la toilette intime réduit les pertes abondantes ? Comment faire face aux mauvaises odeurs et aux pertes abondantes ?
Des pertes odorantes ou plus abondantes qu’à l’habitude peuvent indiquer une infection ou une irritation. Dans ce cas, consultez un professionnel de santé pour un diagnostic précis.
Surtout, ne cédez pas à la tentation de la douche vaginale ! Elle ne ferait qu’aggraver le déséquilibre. Après un épisode d’infection, il est crucial de restaurer une flore intime saine et de continuer à prendre soin de sa vulve avec douceur.
Comment rééquilibrer sa flore vaginale ?
Une bonne hygiène de vie permet en général de maintenir un microbiote intime équilibré. Toutefois, certains facteurs comme la prise d’antibiotiques peuvent le fragiliser.
Voici quelques conseils utiles :
- Utilisez des culottes menstruelles en coton bio, moins irritantes que les protections jetables classiques
- Optez pour un savon doux, sans parfum, et au PH physiologique
- Évitez les antibiotiques non nécessaires, qui perturbent la flore intime
- Les probiotiques peuvent vous aider à restaurer les bonnes bactéries
Si besoin, consultez votre médecin. Et surtout, gardez en tête : la toilette intime, c’est uniquement un nettoyage externe de la vulve, une fois par jour, avec un produit doux !
Et préférez des sous-vêtements en coton bio, respirants, qui préservent votre confort intime et le bon équilibre du vagin.
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