Toxoplasmose pendant la grossesse : risques et aliments à éviter
18 juillet 2025

📌 Points clés à retenir
La toxoplasmose est une infection due à Toxoplasma gondii, dangereuse pour les grossesses non immunisées. Le risque de transmission au fœtus est plus élevé au dernier trimestre mais les séquelles sont moins graves. Il est essentiel d’effectuer un sérodiagnostic avant grossesse. Pour éviter l’infection, ne consommez pas de viande crue ou saignante, ni de charcuteries non cuites ou de produits laitiers crus, et lavez soigneusement fruits et légumes. Évitez tout contact avec la litière de chat et portez des gants pour jardiner. En cas d’infection pendant la grossesse, un suivi médical rigoureux (médicaments, échographies, amniocentèse) est indispensable pour protéger l’enfant.
Qu’est-ce que la toxoplasmose ?
La toxoplasmose est une maladie infectieuse parasitaire provoquée par le protozoaire intracellulaire Toxoplasma gondii, un agent pathogène de la famille des Apicomplexa. Très répandu dans le monde, ce parasite infecte un grand nombre d’animaux à sang chaud, y compris les êtres humains. Il est responsable d’une pathologie fréquente mais souvent silencieuse, dont les formes graves surviennent dans des contextes particuliers comme la grossesse ou l’immunodépression.
Le chat domestique et les félins en général sont les seuls hôtes définitifs du parasite. Cela signifie qu’ils sont les seuls à héberger la phase sexuée du cycle de Toxoplasma gondii, qui se déroule dans leurs intestins. À ce stade, les félins excrètent dans leurs selles des oocystes non sporulés qui, une fois dans l’environnement (terre, eau, végétaux), deviennent infectieux après 1 à 5 jours. Ces oocystes sont extrêmement résistants, notamment aux agents chimiques, et peuvent survivre plusieurs mois.
Une fois ingéré par un hôte intermédiaire comme un humain ou un animal d’élevage (porc, mouton, volaille), le parasite se transforme en tachyzoïtes, forme mobile et invasive, qui se dissémine dans l’organisme via la circulation sanguine. Il se différencie ensuite en kystes contenant des bradyzoïtes dans divers organes comme le cerveau, la rétine, les muscles ou encore le foie.
Chez la majorité des patients immunocompétents, l’infection reste asymptomatique ou se manifeste par des symptômes légers, proches de ceux d’une grippe (fièvre, fatigue, adénopathies). En revanche, chez les personnes immunodéprimées (SIDA, greffes, traitements immunosuppresseurs) ou chez les femmes attendant un enfant non immunisées, elle peut entraîner des complications sévères voire fatales. La forme congénitale chez le foetus peut provoquer des lésions neurologiques irréversibles, une cécité, un retard de croissance ou un décès in utero.
Considérée comme une zoonose d’importance, la toxoplasmose est activement surveillée dans plusieurs pays, notamment en France, via des programmes de prévention ciblés et un suivi sérologique régulier chez les femmes enceintes. Le diagnostic repose sur la recherche d’anticorps IgG et IgM spécifiques, parfois complétée par une PCR sur sang ou liquide amniotique.

Comment se contracte la toxoplasmose ?
La contamination par Toxoplasma gondii peut survenir de différentes façons, toutes impliquant l’exposition à des formes infectieuses du parasite (oocystes, kystes, tachyzoïtes). La voie la plus courante est la voie orale, par ingestion de parasites présents dans l’environnement, les aliments ou les tissus infectés d’animaux.
- Le contact direct avec des excréments de chat, notamment lors du nettoyage de la litière sans précaution, constitue une voie classique de maladie. Le jardinage, sans port de gants, est également à risque en cas de contamination du sol par des oocystes.
- La consommation de fruits ou légumes mal lavés est une autre source fréquente de contamination, surtout si ces produits ont été en contact avec de la terre contenant des oocystes sporulés.
- L’ingestion de viande crue ou peu cuite (tartare, carpaccio, foie, etc.), particulièrement de porc, agneau ou gibier, représente une voie d’exposition majeure. Ces viandes peuvent contenir des kystes viables qui libèrent des bradyzoïtes dans l’intestin après ingestion.
- La contamination peut également se produire par manipulation d’ustensiles ou de planches de découpe souillés par de la viande crue, en l’absence d’un nettoyage rigoureux entre chaque usage.
Des cas plus rares de toxoplasmose par transfusion sanguine ou greffe d’organe ont été rapportés, notamment chez des patients receveurs immunodéprimés.
Une vigilance accrue est recommandée pour les patients à risque, et des pratiques d’hygiène alimentaire strictes permettent de réduire significativement la probabilité d’infection.

Combien de femmes enceintes sont concernées par la toxoplasmose ?
Environ 60 % des futures mères en France ne présentent pas d’immunité contre la toxoplasmose. Cela signifie qu’elles n’ont jamais été exposées au parasite Toxoplasma gondii et peuvent donc contracter cette infection parasitaire pour la première fois pendant leur grossesse. L’absence d’anticorps IgG spécifiques est alors détectée lors des analyses sérologiques systématiques proposées en début de suivi prénatal.
Lorsqu’une contamination primaire survient pendant la gestation, le risque congénital varie fortement selon le trimestre concerné. Il reste relativement faible au premier trimestre (5 à 10 %), mais les conséquences pour le foetus peuvent être sévères, incluant malformations neurologiques, lésions oculaires ou atteinte cérébrale. En revanche, la probabilité de transmission augmente nettement au cours du dernier trimestre (jusqu’à 30 %), bien que les séquelles soient en général moins graves.
Chez les personnes enceintes sans immunité, un suivi médical rigoureux avec contrôles mensuels permet de repérer rapidement une éventuelle infection. En cas de séroconversion, une amniocentèse peut être indiquée pour évaluer une éventuelle contamination fœtale, accompagnée d’un traitement antiparasitaire précoce afin de limiter les risques de toxoplasmose congénitale.
Quels sont les symptômes de la toxoplasmose de grossesse ?
Symptômes de la toxoplasmose chez la femme enceinte
Chez une grande majorité de patientes enceintes, la toxoplasmose ne provoque aucun signe clinique visible. Cette forme asymptomatique rend indispensable la pratique de tests sérologiques réguliers, qui seuls permettent de détecter une infection récente. Lorsqu’elle est symptomatique, la pathologie se manifeste par des signes peu spécifiques, semblables à ceux d’une infection virale bénigne :
- Fièvre légère pouvant atteindre 38 °C ;
- Fatigue persistante, maux de tête, douleurs diffuses ;
- Adénopathies cervicales (ganglions enflés dans le cou) ;
- Parfois, une gêne oculaire ou une éruption cutanée.
Ces symptômes peuvent facilement passer inaperçus ou être confondus avec une grippe saisonnière, ce qui justifie une vigilance accrue tout au long de la grossesse chez les femmes non immunisées.
Symptômes chez le chat
Le chat, principal hôte définitif du parasite, est généralement porteur sain. Lorsqu’il développe des signes cliniques, ceux-ci sont souvent discrets et transitoires : fièvre, perte d’appétit, troubles digestifs ou parfois manifestations neurologiques. L’animal excrète des oocystes infectieux dans ses selles pendant une à deux semaines après la contamination, période durant laquelle le risque de transmettre à l’humain est maximal.
Risques pour le fœtus
Chez l’enfant à naître, l’infection par Toxoplasma gondii peut entraîner une toxoplasmose congénitale avec des conséquences potentiellement irréversibles, en particulier si l’exposition survient au cours du premier trimestre :
- Hydrocéphalie et autres malformations cérébrales ;
- Choriorétinite avec atteinte de la vision ou cécité ;
- Naissance prématurée ou mort fœtale in utero.
Plus la grossesse avance, plus le taux de transmission s’accroît, mais la gravité des lésions diminue. Un traitement rapide associé à une surveillance échographique permet de limiter les complications pour le bébé.
Prévention et conseils pour éviter l'infection
Chez les futures mères non immunisées et les personnes immunodéprimées, les mesures préventives de la toxoplasmose reposent sur des mesures d’hygiène alimentaire rigoureuses et des habitudes de vie prudentes. L’objectif est d’éviter toute exposition au parasite Toxoplasma gondii, en particulier pendant les premières semaines de gestation, période critique pour le foetus.
Voici les principales recommandations :
- Ne pas consommer de viande crue, bleue ou saignante. Toutes les préparations de viande doivent être cuites à cœur, à une température dépassant 67 °C, seuil nécessaire à la destruction des kystes parasitaires.
- Éviter la charcuterie crue ou fumée (jambon sec, saucisson, coppa…) ainsi que tout produit laitier non pasteurisé.
- Laver soigneusement à l’eau potable tous les fruits et légumes, même ceux épluchés, en particulier s’ils sont consommés crus.
- Ne jamais réutiliser un ustensile de cuisine ou une planche à découper ayant été en contact avec de la viande crue sans l’avoir d’abord soigneusement nettoyé.
- Confier le nettoyage de la litière du chat à une autre personne, ou le faire en portant des gants jetables et un masque. La litière doit être changée tous les jours, car les oocystes deviennent infectieux après 24 heures dans l’environnement.
- Porter des gants de protection lors du jardinage, même en bac ou en pot, et se laver les mains ensuite, car la terre peut être contaminée par des excréments de félins.
Ces gestes simples permettent de réduire efficacement le risque de contamination pendant la grossesse. Ils doivent être associés à un suivi médical régulier avec examens sérologiques pour surveiller l’apparition éventuelle d’anticorps IgM et IgG.
Traitements disponibles pour les personnes et pour les animaux
En cas d’infection confirmée par Toxoplasma gondii, le traitement est adapté au statut immunitaire et au contexte clinique. Chez les gestantes non immunisées, une prise en charge rapide est essentielle pour protéger le fœtus.
- Lorsqu’une infection est suspectée en début de grossesse, le médecin prescrit généralement de la spiramycine. Cet antibiotique antiparasitaire limite la transmission placentaire du parasite. Il est bien toléré et peut être pris sur plusieurs semaines.
- Si l’infection fœtale est confirmée (via PCR positive sur liquide amniotique), le traitement est intensifié avec une association de sulfadiazine, pyriméthamine et acide folinique. Ce protocole permet de cibler les formes actives du parasite dans l’organisme de l’enfant à naître.
- Chez les personnes immunodéprimées (transplantés, patients atteints de SIDA…), le même schéma thérapeutique est utilisé, parfois sur le long terme
- Chez les adultes immunocompétents, la toxoplasmose est souvent bénigne et ne nécessite pas de traitement, sauf en cas de localisation oculaire ou neurologique.
Concernant les animaux de compagnie, le chat infecté peut être traité à l’aide d’antibiotiques spécifiques comme la clindamycine. Toutefois, la plupart du temps, aucun traitement n’est requis, à moins de signes cliniques graves. Des conseils vétérinaires sont recommandés pour les propriétaires de félins vivant au contact de personnes fragiles.
Enfin, un suivi postnatal est prévu pour les nouveau-nés exposés à la toxoplasmose durant la gestation, afin de dépister précocement toute séquelle neurologique ou oculaire.
La FAQ de la toxoplasmose pendant la grossesse
La toxoplasmose est-elle une maladie fréquente et grave ?
La toxoplasmose est une infection parasitaire assez fréquente, causée par le parasite Toxoplasma gondii. Bien que la maladie soit souvent bénigne et asymptomatique chez les adultes en bonne santé, elle peut avoir de graves conséquences en cas de contamination pendant la grossesse. En France, elle est surveillée de près chez les futures mères non immunisées pour éviter une transmission congénitale au foetus. Le diagnostic repose sur des analyses sérologiques, notamment la recherche des anticorps IgG et IgM.
Est-ce que la toxoplasmose se soigne pendant la grossesse ?
Oui. La toxoplasmose de grossesse fait l’objet d’un traitement antiparasitaire spécifique afin de limiter la transmission au foetus et de prévenir les lésions. Les médicaments utilisés incluent la pyriméthamine, la sulfadiazine et l’acide folinique. Le traitement dépend du trimestre de contamination. Une amniocentèse et une surveillance échographique sont réalisées pour évaluer l’état de l’enfant. Le suivi médical permet de limiter les risques de lésions neurologiques ou de malformations congénitales.
Quel est le mois de grossesse le plus dangereux pour la toxoplasmose ?
Le premier trimestre est le plus critique en cas d’infection par la toxoplasmose. Si le parasite traverse le placenta à ce stade, les conséquences pour le foetus peuvent être graves : lésions cérébrales, atteinte du système nerveux, cécité ou mort in utero. Bien que la probabilité de transmission soit plus faible au début de la grossesse, la gravité des complications justifie une vigilance accrue. En France, des tests sont proposés dès les premières semaines aux futures mères séronégatives.
Comment savoir si mon chat a la toxoplasmose ?
Les chats, principaux hôtes du Toxoplasma gondii, peuvent excréter des oocystes dans leurs excréments. Cependant, ils ne montrent généralement pas de symptômes. Pour savoir si votre chat est porteur, un diagnostic vétérinaire via une analyse de selles est possible, mais il est rarement utile sauf en cas de risque élevé. Evitez le contact avec la litière (port de gants, nettoyage quotidien) et empêche-le de consommer de la viande crue ou de chasser.
Quelles sont les conséquences de la toxoplasmose pendant la grossesse ?
La toxoplasmose congénitale peut entraîner des malformations graves : hydrocéphalie, choriorétinite, troubles neurologiques ou retard psychomoteur. Ces complications apparaissent lorsque le parasite atteint le foetus via le placenta. Les futures mères non immunisées doivent donc respecter des mesures strictes en matière alimentaire et d'hygiène. Un traitement rapide et un suivi prénatal permettent de limiter l’impact de la maladie.
Quels aliments doivent être évités pour prévenir la toxoplasmose ?
Pour prévenir la toxoplasmose, il est essentiel d’éviter tout aliment susceptible d’être contaminé par des kystes du parasite. Cela inclut : viande crue ou saignante, charcuterie non cuite (jambon cru, saucisson, etc.), produits laitiers au lait cru, fruits et légumes mal lavés. Évitez également de cuisiner avec des ustensiles souillés par la viande crue. Ces règles sont fondamentales pour les futures mères non immunisées ou les patients immunodéprimés.
Comment se traite la toxoplasmose chez l'humain ?
Chez l’humain, la toxoplasmose ne nécessite pas toujours de traitement en cas de bonne immunité. Mais en cas de symptômes ou chez les personnes immunodéprimées (VIH, greffes, etc.), un traitement médicamenteux est nécessaire. Il repose généralement sur une association de sulfadiazine et pyriméthamine, avec un apport en acide folinique. Un diagnostic précis est effectué en laboratoire via la détection d’anticorps spécifiques ou la mise en évidence du parasite dans les tissus.
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🔬 Sources scientifiques et institutionnelles
-
Inserm :
Chat alors ! C’est quoi la toxoplasmose. Présentation de la toxoplasmose, de ses risques, notamment pour les femmes enceintes. 👉 Lire -
Académie nationale de Médecine :
La prévention de la toxoplasmose congénitale en France. Evaluation des risques et recommandations de dépistage prénatal. 👉 Lire -
Wikipédia :
Toxoplasmose. Article complet sur la physiopathologie, l’épidémiologie et la prévention. 👉 Lire
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